L’ACOSS vient de publier son dernier bilan, à la fin du 2ème trimestre 2020, sur les chiffres de la micro-entreprise et ils sont tout simplement cauchemardesques. C’est la confirmation que les micro-entrepreneurs ont été touchés de plein fouet par la crise sanitaire qui touche la France depuis mars 2020.

Fin juin 2020, le chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs a chuté de près de 20% par rapport à 2019.

L’UPSME dresse un constat très sombre de la micro-entreprise et s’interroge sur les perspectives peu encourageantes de l’année 2021.

Une année 2020 cauchemardesque pour les micro-entrepreneurs

L’attractivité du régime de la micro-entreprise épargnée par la Covid-19

Les effets de la crise sanitaire sont peu sensibles sur les immatriculations.

Au 30 juin 2020, les micro-entrepreneurs sont 1 903 000, soit une augmentation de 21,8 % sur un an avec 218 000 nouveaux micro-entrepreneurs.

Il convient toutefois de temporiser cette évolution en raison de la forte diminution des radiations (-29,5% sur un an). La radiation des comptes inactifs depuis plus de deux ans aurait ramené cette augmentation à 16,2% sur un an (contre 16,4% l’année précédente).

L’activité économique des micro-entrepreneurs durement impactée par la Covid-19

846 000 micro-entrepreneurs déclarent un chiffre d’affaires, soit 44 % des micro-entrepreneurs déclarés. À titre de comparaison, ils étaient 59 % à la même époque en 2019.

Le chiffre d’affaires trimestriel global diminue de 18,9%, après une augmentation de 25,6% en juin 2019.

Le chiffre d’affaire trimestriel moyen recule de 12% et repasse en dessous de la barre de 4000 € (3792 € contre 4303 € à la même époque en juin 2019.

L’hébergement, les taxis et VTC, les arts, spectacles et autres activités récréatives, la restauration et débits de boissons, et le commerce de détail sur marchés sont les plus secteurs les plus impactés par la crise, avec des baisses de chiffres d’affaires entre 50 et 60%

Les activités de santé humaine, les soins corporels, les autres services personnels enregistrent des baisses de chiffre d’affaires entre 25 et 30 %.

Ce recul de l’activité des micro-entrepreneurs, avec une baisse du chiffre d’affaire trimestriel moyen, s’observe dans toutes les régions, de 14% dans les Hauts de France à 22,4% en Normandie.

Quelles perspectives en 2021 pour les micro-entrepreneurs ?

Malgré un discours politique qui se veut optimiste et volontariste, la réalité des faits est tout autre et le constat amer :

  • des vagues d’épidémie à répétition,
  • des périodes de couvre-feu qui s’éternisent et s’amplifient,
  • des mesures de confinement qui ne veulent pas dire leurs noms mais qui produisent les mêmes effets (fermetures administratives étendues),
  • une campagne de vaccination qui peine à trouver un rythme soutenu,
  • des mesures de soutien qui laissent encore trop de travailleurs indépendants sur le bord du chemin,

Dans cette crise sanitaire, économique et sociétale, les micro-entrepreneurs vont être confrontés à des difficultés qu’ils n’ont jamais rencontrées et pour lesquelles ils n’ont pas toutes les armes pour les affronter et les surmonter.

Depuis plusieurs mois, l’UPSME et les organisations professionnelles représentatives n’ont de cesse d’alerter le gouvernement sur les situations de détresse financière et psychologique qui vont devenir le quotidien d’un grand nombre de micro-entrepreneurs. Malgré tout :

  • la disparition des aides financières dites « universelles » est toujours programmée à partir du 1er janvier 2021, 
  • aucune disposition n’a été prise pour amortir ou lisser les effets de l’année écoulée sur le versement des prestations sociales des micro-entrepreneurs : maladie et maternité entre autres,
  • aucune disposition n’a également été prise pour modifier, en 2020, les seuils de chiffre d’affaires pour valider les trimestres de l’assurance vieillesse.

Les micro-entrepreneurs ont été abandonnés en 2020 et le seront tout autant en 2021.

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